2015 fut une année « gas­tro­no­mique », riche en inno­va­tions et nou­velles ten­dances, avec les goûts des consom­ma­teurs en constante évo­lu­tion, l’apparition de nou­veaux pro­duits et de nou­velles approches de la consommation.

Au rayon des pro­duits « hype » en 2015, la haris­sa a rem­pla­cé le sri­ra­cha, le mat­cha a pris la place du chai et la graisse a bous­cu­lé la heal­thy food… Et cer­taines grandes ten­dances se sont confir­mées : la popu­la­ri­té crois­sante des bur­gers, le défi­lé des pro­duits déri­vés de la noix de coco, l’omniprésence de la street food.

Source : e‑marketing.fr

2015 fut un doux mélange entre nou­veau­tés atten­dues et d’autres moins pré­vi­sibles. Voi­ci quelques avan­ce­ments food notoires cette année.

Le Mix Salé / Sucré, toujours plus tendance

Certes, 2015 n’a pas inven­té le sucré / salé. Pour­tant, nous y voyons l’une des ten­dances de l’année avec quelques nou­veaux mixes de saveurs vrai­ment atypiques.

Par­mi ces inno­va­tions, le yaourt de légumes : élé­ment culi­naire de base dans les cui­sines grecque et indienne, son appa­ri­tion est toute fraiche au cœur des pro­duits dits plus « mains­tream ». Le goût des consom­ma­teurs pour le yaourt salé est assez nou­veau et les pion­niers sur le mar­ché sont à trou­ver du côté des Etats-Unis, avec les marques Blue Hill et Soh­ha. Elles pro­posent des saveurs inno­vantes, comme le panais, la patate douce et la betterave.

Cré­dit : The Wan­de­ring Eater

De la même manière, les fabri­cants des glaces se sont eux aus­si récem­ment lan­cés dans les saveurs salées. 2015 a vu appa­raître la glace à la bur­ra­ta à New York (inven­tée par Domi­nique Ansel) ou la glace chorizo/caramel de la marque Odd­fel­lows. Sel, poivre, huile d’olive, et même avo­cat, aucun ingré­dient n’est plus à l’abri de se retrou­ver dans une glace. Et la ten­dance devrait bien­tôt tou­cher le mar­ché français.

 

Consommation responsable

La sen­si­bi­li­sa­tion des consom­ma­teurs au gas­pillage ali­men­taire conti­nue de croître au niveau mon­dial, et les efforts sont aujourd’hui plus nom­breux, des res­tau­ra­teurs aux super­mar­chés en pas­sant par les consom­ma­teurs, pour essayer de moins gâcher.

Cer­tains res­tau­rants ont ain­si adop­té la pulpe de carotte (géné­ra­le­ment jetée après pas­sage au mixeur) pour en faire un bur­ger végé­ta­rien. Le célèbre chef Dan Bar­ber a lui pro­po­sé une salade « Was­tED », uni­que­ment com­po­sée de mor­ceaux géné­ra­le­ment gas­pillés de légumes, comme pied du bro­co­li et les ron­chons de choux.

Cré­dit pho­to : Grub Street

Une ten­dance simi­laire s’observe sur le mar­ché de la viande : alors que les prix conti­nuent de grim­per, un inté­rêt nou­veau pour les mor­ceaux peu uti­li­sés appa­rait. Les abats font ain­si un retour en force cette année.

En matière de consom­ma­tion res­pon­sable, 2015 fut aus­si l’année d’émergence de plu­sieurs alter­na­tives à la pro­téine. Avec la popu­la­tion crois­sante, des sources plus « durables » que l’élevage ani­ma­lier sont néces­saires. Par­mi ces trou­vailles, les insectes comes­tibles deviennent très popu­laires. Le cafard et son crous­tillant devien­dront-ils l’apéritif de demain ? Le mar­ché est en tout cas en croissance.

« Do It Yourself »

Fermentation à la maison

Les pro­duits fer­men­tés (chou­croute, tem­peh, kom­bu­cha, kim­chi, kéfir, pain au levain) ont fait un retour en force par­mi nos habi­tudes ali­men­taires en 2015 : pré­sente sur les cartes de res­tau­rants et en super­mar­ché, la fer­men­ta­tion est à la mode. Appor­tant un sup­plé­ment d’âme aux plats et pro­duits en matière de goût, elle est aus­si « bonne » pour la san­té, favo­ri­sant l’équilibre diges­tif. Entre les kits de fer­men­ta­tion dis­po­nibles en super­mar­chés, les cours de fer­men­ta­tion (oui oui, on y apprend à “faire fer­men­ter”) voire même l’apparition d’un fes­ti­val dédié à San­ta Bar­ba­ra, la fer­men­ta­tion est l’une des grandes ten­dances du Do It Your­self avec de plus en plus de fans. Lynn Hart­man, une des orga­ni­sa­trices du fes­ti­val, explique : “Les gens s’intéressent à la fer­men­ta­tion car elle leur per­met de créer de la nour­ri­ture super saine, peu coû­teuse tout en pro­fi­tant d’un lien fort avec la nature et la tradition”.

Cré­dit pho­to : Sb Fer­men­ta­tion Festival

Chacun sa propre brasserie

Le Do It Your­self en 2015, c’est aus­si bras­ser des bières soi-même, chez soi. Alors que les bières arti­sa­nales sont tou­jours plus popu­laires (par exemple Deck & Dono­hue, La Bati­gnolle, La Mon­treuilloise), l’intérêt pour la fabri­ca­tion de sa propre bière n’a ces­sé de croître, avec de nom­breux kits pour réa­li­ser son alcool maison.

La mort des repas traditionnels

Comme un sym­bole, le choix de McDonald’s de ser­vir doré­na­vant le petit déjeu­ner pen­dant toute la jour­née a créé un grand buzz. Selon Bret Thorn de Nation’s Res­tau­rant News, la der­nière décen­nie a réduit les dis­tinc­tions tra­di­tion­nelles entre les trois repas clas­siques. De moins en moins de gens s’accordent un petit-déjeu­ner, et la sacra­li­sa­tion du déjeu­ner et du diner n’est plus aus­si intou­chable qu’auparavant. De plus en plus de consom­ma­teurs gri­gnotent selon leurs envies et emplois du temps : Ber­nard Bout­boul (Gira Conseil) évoque à pré­sent 6 moments de consom­ma­tion dans la jour­née, avec le poids gran­dis­sant des encas.

Cré­dit pho­to : Sim­ply, Taralynn

Le petit-déjeu­ner, « repas le plus impor­tant de la jour­née », ne se can­tonne ain­si plus au seul matin. Après le brunch, 2015 a vu émer­ger le concept du « brin­ner », une contrac­tion de « break­fast » et « din­ner ». Ver­sion soi­rée d’un repas peu conven­tion­nel, il a engen­dré beau­coup d’enthousiasme à tra­vers le monde entier, avec de nou­veaux res­tau­rants dédiés au brin­ner.

Et même les matières premières savent encore se réinventer

Entre avan­ce­ments tech­no­lo­giques et esprit d’innovation, il y a encore de la place pour inno­ver en agri­cul­ture. Et nom­breux se sont essayés cette année aux hybrides végé­taux, qui apportent de nou­veaux goûts, de nou­velles tex­tures et un peu de fun aux tra­di­tion­nels pro­duits de saison.

Les hybrides végé­taux existent depuis long­temps : concrè­te­ment, ce sont les croi­se­ments entre deux espèces dis­tinctes de fruits & légumes. Exemple : la clé­men­tine est l’hybride de l’orange douce et de la man­da­rine. Mais cette année nous a offert des varié­tés plus sur­pre­nantes, voire plus far­fe­lues. Le tan­ge­lo ? Un croi­se­ment entre le pomé­lo et la man­da­rine. Le plum­cot ? Des termes anglais plum et apri­cot, il est le fruit de la prune et de l’abricot. La mûroise ? Un hybride entre la mûre et la fram­boise. L’oroblanco, enfin, qui hérite du pam­ple­mousse et du pomelo.

De quoi bou­le­ver­ser la tra­di­tion­nelle salade de fruits.

Cré­dit : Honest Cooking