Essayez de vendre une crêpe avec la déno­mi­na­tion “crêpe à la pâte à tar­ti­ner »  …. puis essayez main­te­nant avec l’appellation  «  crêpe au Nutella » .
A quelques excep­tions près, il y a fort à parier que vous aurez plus de suc­cès avec la seconde pro­po­si­tion. Le pro­duit, vous l’aurez com­pris, est pour­tant le même.
Le prin­cipe n’est pas révo­lu­tion­naire mais il tend à s’élargir à dif­fé­rents sec­teurs, selon dif­fé­rentes logiques.

«  De CHEZ … »

En effet, nous obser­vons depuis plu­sieurs années la mise en avant des four­nis­seurs food (qu’ils soient indus­triels ou arti­sans) à la carte des res­tau­rants ou sur les packa­gings. Le sour­cing et la matière pre­mière deviennent sources de valo­ri­sa­tion et gages de qualité.

La mise en avant de son four­nis­seur a de nom­breuses vertus :
– elle répond aux exi­gences de tra­ça­bi­li­té et ren­force la confiance du consommateur ;
– elle donne une indi­ca­tion de qua­li­té (même si le consom­ma­teur final ne connaît pas le fournisseur) ;
– et per­met de jouir d’une noto­rié­té quelques fois bien éta­blie du four­nis­seur en question.
Cela peut même per­mettre de jus­ti­fier un prix (un des­sert à la crème d’Isigny crée­ra une tolé­rance tari­faire plus éle­vée qu’une simple crème).

Les res­tau­ra­teurs l’ont com­pris déjà depuis quelques années et n’hésitent plus à annon­cer le nom du bou­cher sur la carte (ex : boeuf de Hugo Des­noyer, YMLB, etc) ou encore la pro­ve­nance du pain (pain de chez Pou­jau­ran, buns de chez Gon­tran Cher­rier), de la pâtis­se­rie (Tarte au citron de Rachel’s Cake).

Le même prin­cipe existe aus­si avec les pro­duits finis de cer­taines marques, à l’image des glaces (glaces de chez Ber­tillon, glaces de chez « Ben & jer­rys ») ou des sar­dines mil­lé­si­mées ser­vies dans leurs boîtes originales.
A l’inverse, on ne cite en revanche plus les marques qui uti­lisent le nom des chefs comme faire-valoir de leurs produits.

Du B to B au B to B to C 

Il existe tou­te­fois des sec­teurs où les ori­gines sont moins trans­pa­rentes, alors qu’elles gagne­raient pour­tant à mettre en avant la marque de leurs fournisseurs.

C’est la cas des fruits et légumes par exemple. S’il est certes dif­fi­cile de garan­tir une seule et même qua­li­té, les cultures étant sou­mises a des contraintes plus aléa­toires, il est néan­moins pos­sible d’assurer un cer­tain niveau d’exigence et de tenir des enga­ge­ments (sans OGM par exemple).
C’est ce que la marque Zes­pri a réus­si à faire dans les rayons des super­mar­chés ou chez cer­tains pri­meurs. Un kiwi de chez Zes­pri sera tou­jours beau et juteux, mûri à la perfection…

Dans le cas des pro­duits tel que le cacao, l’origine du pays, voire de l’exploitation, demeure aus­si pri­mor­diale dans un contexte où le Bean to Bar est deve­nu un moyen de différenciation.

Le trai­teur à la coupe (qu’il soit celui d’un bou­cher de quar­tier ou celui d’une grande enseigne) aura aus­si tout inté­rêt à valo­ri­ser la pro­ve­nance et la fabri­ca­tion de son pâté, de ses sau­cis­sons. Il existe en effet des marques de l’ombre, incon­nues du grand public, qui fabriquent et éla­borent des cen­taines de pro­duits avec un savoir-faire par­fois cen­te­naire : l’apposition de leur marque ser­vi­rait ain­si de repère aux consommateurs.

Mais nom­breux sont ceux qui encore ne veulent ou n’osent com­mu­ni­quer sur leurs marques, qu’ils estiment être 100% B to B. Pour­tant, et sans vou­loir inquié­ter leurs ache­teurs, la com­mu­ni­ca­tion de leur savoir-faire serait un pari gagnant pour l’ensemble de la chaîne de revente.